Développer l’esprit d’entrepreneur avec une entreprise dans l’entreprise grace à l'”intraprenariat” ou “Entrepreneurship”.
Les sirènes de l’entreprenariat s’entendent de loin. Il faut reconnaître que c’est tentant de quitter son patron pour lancer son affaire, être le capitaine, le maître à bord, le boss, bref, le patron. Des enquêtes régulières nous rappellent d’ailleurs, qu’un français sur deux aimerait “créer sa boîte” et que 15% des salariés souhaiteraient réaliser ce projet dans les trois prochaines années. Pourtant, la majorité reste à bord. Une promotion, de nouveaux clients, de nouvelles responsabilités… Et puis, c’est la crise… et il y a les enfants. Mais bon, on y pense…
Et s’il existait un moyen de devenir le leader d’un projet, financé par sa société dans lequel les collaborateurs seraient partie prenante ?
L’idée de l’intraprenariat
L’intraprenariat ou intrapreneurship, terme utilisé dès 1978 par Gifford Pinchot, consiste à donner les moyens à ses collaborateurs de se comporter comme des entrepreneurs. C’est un moyen d’insuffler un nouvel état d’esprit autour de projets dont les salariés peuvent être à l’origine. Au delà de donner aux collaborateurs la satisfaction et la reconnaissance de mener leur propre projet (voir budget), c’est aussi un excellent moyen de donner envie de participer dans un accompagnement au changement.
L’intrapreneurship n’est pas réservé qu’aux multinationales. Il est à la portée de n’importe quelle entreprise. Les outils de l’intrapreneurship sont même enseignés dans le cadre du Certificat de Formation Continue Universitaire en Entrepreneurship de HEC Genève, aussi bien aux collaborateurs des grandes entreprises qu’aux créateurs de start-up.
Selon les dix commandements de l’intrapreneur :
1 – Préparez-vous à être viré en vous rendant à votre travail le matin.
2 – Contrevenez à tout ordre hiérarchique qui pourrait briser votre rêve.
3 – Effectuez toute tâche nécessaire au succès de votre projet personnel sans tenir compte de votre description de poste.
4 – Trouvez des personnes pour vous aider.
5 – Suivez votre intuition dans le choix des personnes qui vous entourent et ne comptez que sur les meilleures.
6 – Travaillez clandestinement pour ne pas déclencher de mécanismes de rejet de la part de votre organisation.
7 – Ne misez jamais sur la compétition, à moins que vous n’y participiez.
8 – Mieux vaut demander pardon que demander l’autorisation.
9 – Sans perdre de vue vos objectifs, trouvez des moyens réalistes de les atteindre.
10 – Honorez ceux qui vous soutiennent.
Mettre en place l’intraprenariat dans votre entreprise
1 – Commencer par réfléchir à votre culture d’entreprise. Est-ce que l’intrapreneurship fait partie de vos valeurs ? Etes-vous prêt à faire confiance à vos collaborateurs sur de nouveaux projets ?
2 – Laisser émerger les idées et projets. Vos collaborateurs ont-ils suffisamment confiance en vous et en leur manager pour vous confier leurs idées. Avez-vous un système de suivi des idées, un comité de pilotage innovation etc. ?
3 – Identifier les intrapreneurs dans votre organisation. Il est probable que vous les connaissez déjà car ils sont venus à plusieurs reprises vous proposer des idées. Sinon, il vous suffit de trouver ceux qui sont curieux, flexibles, imaginatifs, responsables et qui ont confiance en eux. Nous sommes d’accord, j’espère que certains de vos collaborateurs sont déjà venus vous proposer des idées !
4 – Faites confiance…
Dangers de l’intraprenariat
Il ne suffit pas de construire une piscine et d’encourager les gens à se jeter à l’eau pour qu’ils puissent battre le record du 100 mètres.
1 – Confondre Intraprise et Spin off. Un Spin-off est une entreprise nouvelle, créée à partir de la scission d’une organisation plus grande. Le plus connu étant Lexus pour Toyota. Selon cette approche, l’employeur reste partie prenante en devenant cofondateur de l’entreprise créée par le collaborateur sortant. Cette formule présente l’avantage d’investir dans un projet innovant et prometteur. Elle a cependant un inconvénient majeur, elle ne contribue pas au développement de l’entreprise initiale.
2 – Autre danger, créer une entreprise à 2 vitesses dont l’une serait plus prestigieuse que l’autre. Cela créera une ambiance basée sur la jalousie.
3 – Par extension, avoir l’esprit intrapreneur, se réfère aux salariés qui prennent des initiatives sans qu’on leur demande. Esprit d’initiative et prise de risque génial, mais attention aux conditions de mise en œuvre. Facile de confondre autonomie et initiative.
4 – Elle peut ne pas contribuer au développement de l’entreprise initiale. Qui se rappelle que Twitter était au départ un projet porté par les salariés de Odéo qui développait des solutions de podcasting.
Exemple d’intraprenariat en entreprise :
La SNCF qui a deux start-up internes : Idtgv et VSC Technologie
La Division Field Marketing d’Oracle, numéro 1 mondial du software d’entreprise, auprès de ses collaborateurs, venus du monde entier, qui avaient suivi un séminaire d’intrapreneurship de trois jours.
Mercedes et IBM ont des programmes d’intrapreneurship. La capacité d’innover est d’ailleurs évaluée dans les Performances Reviews de leurs collaborateurs.