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Avant de parler de l’Esprit Start-up, commençons par sortir des clichés habituels pour nous intéresser à la culture des entreprises en phase de démarrage.

La Start-up et ses clichés

Sortons donc immédiatement de l’image d’Epinal de la Start-up qui se réduirait à :
  ○ Une jeune pousse du secteur internet installée dans le sentier à Paris, dans le quartier du Centre-Ville de Nantes ou à Saint-Cyr-au Mont-d’or à Lyon.
  ○ Des bureaux cools, faits de bric et de broc et d’Ikéa.
  ○ Des équipes bossant jour et nuit, semaine et week-end et buvant du coca zéro au litre.
  ○ Des consoles de jeux vidéos dans les salles de pause.
  ○ Une moyenne d’âge de 25 ans…

Evidemment, une start-up c’est bien autre chose. C’est d’abord un acte de foi. C’est la volonté de prendre des risques sur une idée plutôt que de chercher la sécurité (de plus en plus relative) d’une entreprise établie. C’est la volonté d’appartenir à une équipe dans laquelle sa présence fera la différence. C’est la conviction que l’idée du fondateur (ou la sienne) va devenir un succès commercial. Plus prosaïquement, c’est de ne pas travailler dans une entreprise mais de vivre un projet. C’est aussi jouer sa carrière sur un coup de dé tout en se mettant peut être financièrement en danger !

L’esprit Start-up est aussi appelé l’esprit pionnier car il représente le temps des débuts, lorsque l’on ignorait si son entreprise allait finir le mois, si les premiers clients allaient être satisfaits sur le long terme et si d’autres clients allaient suivre.
C’est aussi l’émotion de voir son produit dans la rue, de lire le premier article de presse, de faire le premier recrutement pour aider les fondateurs à gérer les 5 stagiaires. C’est aussi les soirées pizza au bureau pour régler une urgence client, des week-ends gâchés pour terminer ce qui n’a pu l’être dans la semaine, un conjoint plus ou moins compréhensif, une sortie pour prendre un verre et changer d’air mais dont la conversation revient d’elle-même sur le projet, des sous-verres en papier griffonnés d’idées de dernière minute… Bref, c’est un moment dans la vie d’une entreprise sur laquelle se construit son avenir et de bons souvenirs (en rétrospective).

Une définition de la start-up construite sur l’incertitude et l’agilité

Eric Ries, Auteur de “The lean start-up”, définit une Start-Up comme “une institution humaine conçue pour créer un nouveau produit ou service dans des conditions d’incertitude extrême“.

Selon cette définition une Start-up est :
  ○ une “institution humaine” qui ne se réduit pas uniquement à une société financée par un fonds d’investissement mais qui concerne tout type d’entreprise régit par l’incertitude du lendemain
  ○ Un groupe de personnes rassemblées autour d’un projet nouveau qui  invente (ou croit sincèrement inventer).

En d’autres mots, un petit groupe de rebelles qui ne sait pas s’il existera (ou sera racheté) demain.

Nous aimons beaucoup cette définition qui sous-entend ce qu’est le “Start-Up Spirit”. Derrière le mot  “Nouveau”, nous entendons innovation, créativité et peut être même rébellion. Derrière “Incertitude” : risque d’échouer, agilité et adaptation rapide.

Ce qui permet de faire la distinction entre :
  ○ ceux qui minimisent au maximum les risque d’échec en lançant/ s’inspirant/copiant un projet déjà existant. Ces “Me too” (Zappos/Zalando, Focurrh/myrhline, Yelp/Qype) diffusent une idée nouvelle mais n’innovent pas.
  ○ ceux qui défrichent et/ou créent un nouveau marché sans disposer des chiffres ou du business modèle d’un précurseur.

Ce qui serait un moyen comme une autre de différencier la Start-Up de “la pousse” et dire que finalement une start-up n’est pas une simple entreprise en cours de démarrage !

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Définir l’esprit Start-up

Nous avons déterminé une dizaine de dimensions permettant de définir cet état d’esprit. Le questionnaire que nous avons développé nous permet d’identifier les capacités d’adaptation, de partage et d’agilité qui sont indispensables à toute entreprise souhaitant développer une culture de créativité et d’innovation.

En voici 5 :

  ○ Exploitation <-> Exploration

Il s’agit du niveau de risque à mettre en place de nouvelles idées, outils et méthodes.

  ○ Réactivité <-> Proactivité

Identifie la capacité à se rendre disponible pour identifier les tendances, risques potentiels et solutions possibles ainsi qu’à lancer des projets sans marché avéré.

  ○ Cloisonnement <-> Collaboration

Analyse la capacité des services/équipes/collaborateurs à échanger, partager et contribuer.

  ○ Prudence <-> Audace

Il s’agit du niveau de conformisme de l’organisation comparé à son marché, ses concurrents et ses modes de fonctionnement.

  ○ Duplication <-> Curiosité

Capacité à s’ouvrir à la nouveauté, à identifier, collecter, trier et utiliser de nouvelles idées.

Les résultats de ce questionnaire permettent de comprendre “le potentiel d’innovation” de l’entreprise grâce à l’identification de sa capacité à gérer le risque, sa rapidité d’exécution, sa capacité à collaborer en interne, à savoir gérer les erreurs et les échecs et à rester ouvert à la nouveauté.